Parc Naturel Marin d’Iroise

Site d’étude du Parc Naturel Marin d’Iroise

Le Parc naturel marin d’Iroise (PNMI) a été créé en 2007 au large des côtes du Finistère entre les îles d’Ouessant, Molène et Sein et les côtes de la presqu’île de Crozon et Douarnenez. Cette région est remarquable par les écosystèmes naturels abritant des dizaines d’espèces d’algues, de mammifères et d’oiseaux marins, les activités traditionnelles de pêche et un patrimoine culturel extrêmement varié. En plus de son statut de Parc naturel marin, cette région de la mer d’Iroise est une aire marine protégée en vertu de la convention d’Oslo-Paris (OSPAR). Une grande partie de son périmètre est listé sous les directives Habitats et Oiseaux européens (réseau Natura 2000) et comme réserve de biosphère de l’UNESCO depuis 1989.

 

Nos activités dans le Parc Naturel Marin d’Iroise

L’évaluation des services écosystémiques

Le plan de gestion pour l’exploitation durable du champ de laminaires de l’archipel de Molène est choisi pour sujet. Il sera utilement réexaminé en utilisant l’approche des services écosystémiques. Cette question a besoin d’une approche plus intégrée car elle est reliée à d’autres objectifs de gestion, en particulier la conservation des habitats et des espèces, ainsi que la protection et la promotion du patrimoine maritime.

Pour chaque site d’étude VALMER, la participation des acteurs locaux est d’une grande importance. La création du PNMI était un processus participatif à long terme qui a pris fin avec la mise en place d’un Conseil de gestion dirigé par le président du Conseil Général du Finistère. Le Conseil de gestion est composé d’un large éventail des parties prenantes locales : des représentants du secteur maritime (pêcheurs, conchyliculteurs, industrie touristique), des élus locaux (de la région, du département et des communes), des personnalités qualifiées (scientifiques), des représentants d’autres usagers (activités de loisirs), des représentants de l’administration de l’État, des représentants d’ONG de l’environnement. Cette composition plurielle et représentative a conduit l’équipe du site d’étude VALMER a utiliser les objectifs du plan de gestion actuel du PNMI comme référentiel pour définir la demande sociale pour les services écosystémiques de la mer d’Iroise.

L’identification des services écosystémiques fournis par l’écosystème des algues brunes de l’archipel de Molène est réalisée par des experts (gestionnaires, écologues, économistes) sur la base d’une approche consensuelle. Afin d’appréhender la perception sociale des services écosystémiques liés au champ de laminaires, l’équipe s’appuiera principalement sur les débats de la commission dédiée du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM). Des entrevues avec les autres parties prenantes seront menées pour affiner la caractérisation de certains services de l’écosystème. Un inventaire détaillé des services écosystémiques sera réalisé au cours des ateliers et des réunions du groupe de discussion rassemblant chercheurs et intervenants. Ils identifieront également les indicateurs pertinents pour les principaux services écosystémiques, stabiliseront l’évaluation et élaboreront un modèle conceptuel. Les processus écologiques, économiques et sociaux qui régissent les principaux services fournis par les services écosystémiques associés au champ d’algues brunes seront décrits explicitement.

Compte tenu de l’ objectif de l’évaluation des services écosystémiques et des facteurs de changement à prendre en compte, un modèle dynamique du système semble être l’approche la plus adaptée et la plus utile pour simuler les impacts des différentes options de gestion des pêches sur les 4 ou 5 services écosystémiques clé. Le modèle de simulation numérique sera construit à partir de sa composante écologique. Puis, il sera suivi d’un modèle de simulation intégrée en mesure d’estimer une variété d’indicateurs correspondant à la variété des services écosystémiques du champ de laminaires.

http://www.parc-marin-iroise.fr/Le-Parc/Objectifs/Plan-de-gestion

 

Développement de scenarios et de « visions marines »

La question politique la plus importante liée à l’écosystème des algues brunes est la demande croissante pour la récolte, qui est actuellement contrainte par l’industrie pharmaceutique. La plupart de la production de laminaires provient de Laminaria digitata qui est ensuite fournie à l’industrie agroalimentaire. Laminaria hyperborea est actuellement ciblée par des navires qui exploitent les deux espèces. En réponse aux besoins de l’industrie pharmaceutique, certains navires qui récoltent seulement L. digitata pourraient également demander un permis de pêche pour L. hyperborea. L’effort de pêche pourrait augmenter de manière significative malgré un nombre de bateaux stable.

Deux facteurs internes principaux de changement sont à prendre en considération :

  • la répartition spatiale des champs d’algues est dépendante de la température de l’eau. Ainsi, l’amplitude du changement climatique dans la région peut avoir une influence forte sur la biomasse et la présence future de laminaires,
  • la demande croissante de récolte d’algues brunes peut conduire à une diminution de la biomasse et de la capacité de l’écosystème à offrir le même niveau de régulation et de services culturels.

En réponse à ces facteurs de changement, les interventions de gestion envisagées par le PNMI visent à contrôler le système d’exploitation. La proposition principale est de définir des zones fermées avec des fonctions différentes (réservoirs de biodiversité, refuge des mammifères marins et zone de référence à des fins scientifiques). De nouvelles règles saisonnières pour la récolte des macroalgues peuvent également être envisagées.

Deux facteurs externes de changements doivent être pris en considération :

  • le changement climatique : il pourrait entraîner un changement du régime thermodynamique en mer d’Iroise et la disparition consécutive de certaines espèces du champ d’algues,
  • les stratégies de l’industrie de transformation : elles peuvent également entraîner un report des activités de la flottille vers des zones moins contrôlées en dehors du PNMI, avec des effets possibles sur tous les services écosystémiques dans la zone étudiée.

 

Avec qui travaillons-nous ?

Le projet VALMER est une bonne occasion de rapprocher les acteurs locaux, les gestionnaires et les scientifiques. Le PNMI et l’Ifremer (Unité de l’économie maritime et du laboratoire de biologie des pêches) travaillent en étroite collaboration sur le site d’étude de l’Iroise en partenariat avec d’autres partenaires VALMER tels l’Université de Brest et la Station biologique de Roscoff (Université de Paris 6 et CNRS).

Au cours de ce projet, nous allons rencontrer la vaste gamme d’intervenants qui siègent au Conseil de gestion du PNMI.

Si vous êtes intéressé par ce projet, n’hésitez pas à nous contacter.

philippe.le-niliot@aires-marines.fr

 

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